Faut-il crier pour mieux jouer au tennis ?
- Julien
- 10 nov. 2024
- 4 min de lecture
Le cri dans le tennis est un phénomène qui ne laisse personne indifférent. Que ce soit les grognements virils de Rafael Nadal, les gémissements de Maria Sharapova, ou les sons bien puissants de Serena Williams, le cri est devenu une composante audible sur les courts. Mais ce phénomène a-t-il une réelle utilité, ou est-il simplement un réflexe sonore ? Découvrons ensemble ce que dit la science et si le cri peut effectivement améliorer ton jeu.

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Crier : simple exutoire ou outil de performance ?
Longtemps, on a pensé que crier était juste un moyen de se défouler, de libérer un peu de pression ou même d’intimider l’adversaire. Mais en creusant un peu, des chercheurs ont découvert que le cri a un vrai impact sur le plan physique et mental.
D'un point de vue physique, le cri stimule les muscles. Une étude menée à l’Université de Hawaï a montré que les joueurs qui crient au moment de frapper activent davantage leurs muscles, ce qui booste la puissance de frappe. En gros, la vitesse de la balle peut grimper de 5% à 10% grâce à ce simple cri, car il réveille les muscles et les rend plus réactifs. Si tu cherches à donner plus de punch à ton jeu, le cri pourrait donc être une option à explorer.
Verdict : Oui, crier peut augmenter la performance en améliorant l'activation musculaire.
Cri et impact psychologique
Le cri a aussi des effets sur le mental. Il aide à garder une concentration maximale et à lâcher la pression en cours de jeu. Dans un sport où chaque point compte, le cri peut être un moyen de rester ancré dans l’instant présent. Et puis, crier peut même déstabiliser ton adversaire, surtout s’il perçoit ça comme un signe de confiance ou d’agressivité.
Mais attention, certains joueurs trouvent ça limite agaçant, voire perturbant. Des plaintes sont d’ailleurs souvent déposées contre les cris jugés trop bruyants de certains joueurs. L’idée, c’est que ça peut déconcentrer l’adversaire – d’ailleurs, la WTA a déjà envisagé de poser des limites à ce niveau. Donc, oui, crier peut avoir un effet psychologique, mais ça reste un jeu d’équilibre pour ne pas trop en faire.
Verdict : Le cri peut affecter l'adversaire, mais peut être source de controverse.
Un phénomène étudié scientifiquement
Aujourd’hui, les cris sont étudiés de manière plus sérieuse. Dans les années 90, les chercheurs ont commencé à se pencher sur les effets des cris sur la performance. Une étude de l’Université Texas A&M a montré que crier pendant les coups permet une « libération d’énergie kinésique », ce qui veut dire que ton corps et ta respiration sont mieux synchronisés.
En criant, tu expires brusquement, et ça active ton diaphragme pour mieux gérer ta respiration. Cette respiration « dirigée » permet d’éviter les tensions inutiles et aide à canaliser ton énergie de manière optimale. Le cri devient donc une sorte de stratégie de respiration intégrée au jeu.
Verdict : Scientifiquement prouvé, crier peut aider à coordonner respiration et mouvement, améliorant ainsi l’efficacité du coup.
Vraiment utile pour tous les joueurs ?
Alors oui, le cri peut offrir des avantages, mais est-ce qu’il est indispensable pour autant ? Chez les pros, c’est une technique qui peut faire la différence. Mais pour les amateurs, crier n’est pas toujours naturel et peut même être un peu intimidant. Et puis, pour certains, crier peut paraître exagéré ou même gênant, ce qui en fait un choix très personnel.
En plus, crier peut vite fatiguer. Si tu t’y mets à chaque coup, tu risques de t’épuiser avant même la fin du set ! Donc, pour les amateurs, le cri peut être utile de temps en temps, mais ce n’est pas quelque chose à systématiser.
Verdict : Utile pour les pros, mais un choix personnel pour les amateurs.
Une question de style de jeu et de personnalité
Le cri n’est pas seulement une technique, c’est aussi une question de style. Certains joueurs, comme Federer, restent silencieux, préférant se concentrer dans le calme. D’autres, comme Nadal, expriment leur énergie à chaque coup. Au final, c’est une extension de ta personnalité et de ton style de jeu. Que tu sois plutôt calme ou explosif, l’important est de trouver ce qui te met à l’aise et te permet de te concentrer.
Si on regarde d’autres sports, on retrouve cette idée : dans les arts martiaux, le cri est utilisé pour booster l’effort. Cela montre que c’est une vraie technique de gestion de la performance, et pas seulement au tennis.
Verdict : Une question de style et de personnalité, mais pas indispensable.
Un risque pour les cordes vocales ?
Pour finir, un mot de précaution. Si le cri peut aider à améliorer la performance, il peut aussi user les cordes vocales. Certains joueurs rapportent des douleurs après des matchs intenses. En effet, en criant à répétition, tu peux fatiguer tes cordes vocales, ce qui pourrait te coûter des jours de repos si tu en abuses.
Verdict : Attention à l'excès pour pas te retrouver avec une voix de cendrier.
Mais alors, crier ou ne pas crier ?
Le cri, au final, ce n’est ni un impératif, ni une simple mode. Pour les pros, ça peut vraiment améliorer la puissance et la concentration. Pour les amateurs, ça reste un choix personnel et un moyen d’exprimer son style de jeu. Que tu sois plutôt du genre calme ou explosif, l’important est de te sentir bien sur le court et de garder la maîtrise de ton jeu. Perso, je suis pour gueuler comme un putois et je vais bien continuer.
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